Le Mystère Coriolis

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Le Mystère Coriolis

d'Alexandre Moatti, CNRS Editions.

Un livre d'histoire des sciences tout à fait captivant. Ecrit par un auteur (A. Moatti), qui a déjà une bonne expérience dans le domaine.

Le livre est loin d'être seulement une biographie de Gaspard-Gustave de Coriolis, la naissance/invention de la notion de travail (au sens physique) par Coriolis y est très bien détaillée et relatée.

On ne résiste pas à citer Coriolis lui-même : Je proposerais de donner à la quantité en question le nom de travail. Ce mot ne fera confusion avec aucune autre dénomination mécanique (…) L’idée de force et de chemin y est attachée car on ne dirait pas qu’il y a un travail produit [là] où il y a seulement un effort exercé sur un point immobile comme dans une machine en équilibre. On n’appliquerait pas non plus l’expression de travail à un déplacement sans aucune résistance vaincue. Ce mot me paraît tout à fait propre à désigner la réunion des deux éléments chemin et force. - Coriolis, en 1826


Pour le lecteur intéressé par les notions d'énergie, rendement, puissance, etc, l'histoire de la source du concept de travail est un éclairage explicatif formidable.

En plus des aspects techniques, c'est aussi tout le contexte de l'époque, personnages et lieux, qui est rendu. La genèse de l'école Polytechnique, de l'école centrale des arts et manufactures et autres écoles est également relatée.

Il est question aussi de statique, mécanique, mécanique appliquée, dynamique, hydraulique (calculs sur les roues à aubes) et bien sûr de la célèbre "Force de Coriolis" (2 chapitres).


Illustrons le didactisme de Coriolis par l'une de ses considérations quant aux éclairs : De la même manière Coriolis va se demander pourquoi le grondement du tonnerre se prolonge dans le temps – alors que l’éclair, qui en est la cause, est lui quasi-instantané : Nous devons donc nous représenter l’éclair comme une série de points formant une ligne irrégulière et même anguleuse dont tous les points produisent au même instant des détonations de différentes intensités. Si tous ces points étaient à des distances de l’oreille qui ne différassent pas beaucoup relativement à la vitesse du son, l’éclair ne produirait pour l’observateur qu’une seule détonation ; mais comme les différences des distances de tous les points de ce trajet à l’observateur sont au contraire très grandes par rapport à la vitesse du son, elles se changent en différences de temps c’est à dire que les détonations produites en même temps en des points différents arrivent à l oreille successivement.



PS : dans une note de bas de page (p77). Jusqu’à la Révolution, l’État assurait le monopole des transports de voyageurs, soit directement, soit par l’intermédiaire d’un fermier général. C’est en 1798 que « les messageries sont abandonnées à l’industrie des citoyens ». ... on mesure les progrès accomplis dans notre paradis étatique actuel avec ses merveilleux taxis qui ont enfin remplacé les désuètes calèches.



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