Ruches/Apiculture moderne : Différence entre versions

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==Traitements==
 
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==Nourrissement==
 
==Nourrissement==

Version du 18 août 2016 à 09:40

La philosophie de base : une ruche est un moteur, et il importe de régler ce moteur de toutes les manières possibles et imaginables pour le pousser en permanence dans son régime maximum.



Cires gaufrées

À chaque recyclage de cires en gaufres, les molécules ajoutées l'année précédentes sont dans les gaufres.
La 1° année (N) ou le recyclage a commencé, il y a donc seulement les ajouts de l'année (N-1)
La 2° année (N+1), il y a les ajouts de l'année précédente (N) + ceux de l'année (N-1) puisque les cires à recycler proviennent elles-mêmes de cires gaufrées.
...
Au bout de 20 ans, dans une gaufre, il y a 20 années de traitements (divers et variés) cumulés (+ d'autres produits).
Des molécules diverses (pas forcément pensées pour être associées, comme pour les médocs) qui se côtoient, s'approchent, se mélangent joyeusement.

On dépasse probablement allègrement les 20 ans de recyclage pour les gaufres aujourd'hui.
De base, il serait étonnant que ça sente la rose.
(Il y a probablement encore une louche de "sent-bon" dans le bouillon pour pas faire fuir l'acheteur).



Traitements


Nourrissement

La pratique est désormais totalement banalisée. L'idée même qu'une ruche puisse exister sans être nourrie est désormais saugrenue. Le nourrissement devient par ailleurs continu.

L'abeille n'a plus besoin de sortir de sa ruche. Sa nourriture est juste au-dessus de sa tête.

La plupart des ruches hivernent désormais sur du miel de sucre, miel qui est extrêmement différent du miel produit par les abeilles.

Beaucoup d'apiculteurs professionnels rentrent désormais (en tonnage) plus de sucre (liquide ou solide) qu'ils ne produisent de miel.

Comment s'étonner du "goût" du miel ainsi produit ?


Ruches

  • sous une ruche à toit plat en tôle la température en été peut monter jusqu'à 70°/80°.
  • en été, il arrive que les ruches plastiques qui ne bénéficient pas d'un peu d'ombre commencent à fondre.


Essaimage

L'essaimage est depuis toujours le mode de reproduction naturel des colonies d'abeilles.

... Le grand critère sur lequel on juge désormais un apiculteur : sa capacité à empêcher l'essaimage.

L'imagination et l'ingéniosité humaine est sans limites dans le domaine.

Le résultat ? La mortalité annuelle des abeilles de 30% entraîne mécaniquement une captation de tous les essaims possibles pour tenter de renouveler le cheptel chaque année. L'essentiel des essaims sont des essaims fabriqués ou importés, mais de facto, tout y passe.

On a donc un prélèvement dans le milieu pour alimenter une filière qui flambe un tiers des abeilles annuellement et qui ne renvoie en contrepartie quasiment rien dans le milieu naturel.

La filière professionnelle s'apparente à une impasse avec un trou sans fond au bout. Une machine de destruction dont la performance est actuellement d'un tiers du flux entrant, et est en augmentation.

Une filière d'élevage peut-elle survivre durablement avec de tels chiffres ?

Le milieu naturel est désormais quasiment vide d'abeilles. (ce qui est assez récent).


Transhumance

La transhumance, encore une mine d'or. Et bien entendu aucun impact sur les abeilles. Que du bonheur.


Résultats

Chacun des points ci-dessus est une innovation aussi géniale qu'indispensable et sa découverte s'apparente à la découverte d'une mine d'or.

Quels sont sont les résultats de ce constructivisme/interventionnisme effréné et de l'empilement de ces mines d'or ?

Les résultats pour la France en 2000-2016 sont :

  • une production nationale sur une pente baissière
  • une mortalité des abeilles de 30% annuelle, année après année. Mortalité sur une pente croissante.
  • une diminution constante du nombre d'apiculteurs
  • des colonies sauvages quasi-inexistantes
  • cerise sur le gâteau : la collectivité est bien sûr sollicitée pour aider à éponger les pertes.

Pour autant, il n'y a aucun changement dans la philosophie qui sous-tend l'activité apicole moderne. On observe même plutôt une tendance non seulement à ne rien changer, mais à en faire toujours plus pour essayer d'obliger à toutes forces les abeilles à produire. Le mot d'ordre, c'est contraindre.

Aucune des "innovations" des dernières années ne pourrait avoir d'effets secondaires indésirables et donc n'est à remettre en cause. Et puisque toutes ces innovations sont décrétées bénéfiques, les causes des mauvais résultats sont à chercher au-dehors.

Et on ne compte pas les innombrables amateurs qui s'efforcent à tout prix d'imiter les apiculteurs professionnels, quand bien même leur cahier des charges est très différent. Amateurs dont une part énorme cesse l'activité très rapidement.

A mesure que le bilan de l'activité est de plus en plus désastreux, les méthodes associées à ce bilan sont professées avec plus de rigidité. C'est à la fois une manière de nier le désastre et de préparer très efficacement un avenir radieux.

La lecture des forums apicoles est pleine d'enseignement. L'activité de l'abeille est scrutée du mieux possible, une abeille qui ne produit pas est une anomalie. Le moindre signe de ralentissement incompris doit donner lieu à une correction par l'apiculteur. Bouger un cadre. Couper les ailes. Tuer la reine. Introduire une autre reine. Traiter. Prélever. Ajouter. La panoplie est riche, il y a forcément toujours quelque chose à faire. Une ruche, c'est avant tout un mécano dont les pièces sont faites pour être tripotées en permanence. Les abeilles ne pourraient évidemment pas s'en sortir sans l'apiculteur.

NB1 : Il faut savoir que l'essentiel de la mortalité des reines a lieu durant les manoeuvres d'ouvertures/fermetures de ruches. ("au trou de vol" - Storch).

NB2 : On retrouve régulièrement des ruches/colonies "abandonnées", parfois depuis des années, souvent dans des habitacles délabrés ... et qui pourtant se portent à merveille. Dieu merci, cela n'interpelle quasiment personne.

NB3 : Suite au grand jeu de "c'est pas nous, c'est les autres". Les agriculteurs commencent désormais à semer des champs de plants auto-fertiles, eg colza. Les abeilles ne vont donc plus sur ces champs et on ne peut plus imputer les pesticides qui y sont épandus. La mortalité des abeilles reste elle inchangée.

NB4 : On peut s'interroger si les pratiques apicoles modernes ne sont pas en partie dues à la petite taille des animaux ainsi traités ? Si les abeilles étaient plus grandes et mieux visibles ainsi que leurs ruches, pourrait-on leur faire ce qu'on fait tranquillement aujourd'hui ? Imagine-t-on le parc de vaches laitières subir année après année une perte de 30% ?